Accueil

Journée internationale des droits de la femme

08/03/2020
À l’occasion de la journée internationale des droits de la femme, Fedasil souhaite mettre à l’honneur deux de ses collaboratrices au parcours particulièrement fort. Toutes deux sont arrivées dans notre pays, en tant que réfugiées, et travaillent désormais dans un centre d'accueil pour demandeurs d'asile. Fortes et indépendantes, elles nous livrent leur récit.

« Regardez vers l'avenir et faites-vous des amis ! »

Fatin Alrubaie a fui l'Irak en 2014, seule avec son fils de 12 ans. Ils se sont retrouvés en Belgique et ont passé six mois dans un centre d’accueil de la Croix-Rouge à Rendeux. Après 6 mois passés en Belgique, ils ont été reconnus comme réfugiés. Depuis, Fatin et son fils vivent à Mol et elle travaille comme assistante sociale au centre d’accueil de Lommel. “C'est maintenant à moi d'aider les gens”.

Fatin est une mère célibataire, originaire d'Irak. Dans son pays d'origine, elle travaillait comme traductrice professionnelle. Lorsqu'elle a dû fuir en 2014 et qu'elle est arrivée en Belgique, son fils Zain avait 12 ans. Pour elle, le plus dur de tout le voyage et du parcours en tant que demandeuse d'asile a été la préoccupation constante pour son enfant. « Surtout à mon arrivée en Belgique, j'étais constamment inquiète. Nous étions dans le centre d'accueil avec beaucoup de monde. Il y avait beaucoup de nationalités différentes. Mon fils a suivi les cours dans une classe passerelle. J'étais constamment inquiète pour lui, je voulais que tout se passe bien. »

Après leur reconnaissance comme réfugiés, Fatin et Zain se sont installés à Mol, où ils vivent encore aujourd'hui. Fatin a réussi ces différents cours de néerlandais et a rapidement cherché du travail. Elle a travaillé pendant un an et demi à l'Agence responsable de la nature et les forêts du gouvernement flamand.  Son fils est en cinquième année de l'école secondaire.

Un travail de rêve

Pour Fatin, pourvoir travailler comme assistante sociale au centre d’accueil de Lommel était comme un rêve devenu réalité. « J'ai su dès le moment où j’ai séjourné moi-même dans un centre d'accueil combien ce travail était important. Nous aidons les gens en leur fournissant des vêtements, nous les aidons pour les petits tracas de la vie quotidienne, nous organisons des activités… Je pense que c'est vraiment fantastique de pouvoir faire cela. »

Qu’est-ce que Fatin souhaite pour les femmes du monde entier, et en particulier pour les femmes en exil ?

« Regardez vers l'avenir. Chacun porte en lui des histoires et des problèmes. Mais il est important de continuer à croire en soi et à entretenir l'espoir. Soyez ouvertes aux nouvelles cultures et respectez les autres. Et faites-vous beaucoup d'amis ! »

« Il est important de se valoriser »

Jeanne a quitté le Congo, dans les années 90. Très active dans son pays d’origine, elle n’a pas manqué de garder cette philosophie dans son quotidien en Belgique. Elle travaille aujourd’hui comme infirmière au centre Fedasil de Charleroi.

« Je m’appelle Jeanne Tshika Ntumba. Originaire du Congo, j’ai dû fuir mon pays en 1992, pendant une période de conflits armés. À l’époque, j’étais dans l’équipe de direction au sein de Gécamines, la Société générales des carrières et des mines basée à Lubumbashi, dans le Katanga. N’étant pas originaire de la région, j’ai été chassée de mon poste ainsi que d’autres membres de la direction, et on m’a mise sur une liste de personnes à éliminer. J’ai donc rejoint la Belgique avec ma famille, où j’ai été reconnue comme réfugiée. »

Une vie active au Congo et en Belgique

« Au Congo, j’étais déjà très active : je travaillais, je conduisais une voiture… Quand je suis arrivée en Belgique, du côté de Manage, je voulais garder ça. J’ai donc demandé l’équivalence de mon diplôme d’infirmière pour pourvoir travailler ici. Aujourd’hui, je travaille au centre Fedasil de Charleroi en tant qu’infirmière. Là, j’ausculte les résidents demandeurs d’asile du centre, je m’occupe de la gestion du matériel médical, etc. Je suis également très impliquée dans la plateforme « Migr’en santé » qui organise des journées de sensibilisation sur la santé et les migrants dans la région de Charleroi.

Pour d’autres femmes arrivées en même temps que moi, être active de la sorte, ce n’était pas une évidence, ce n’est pas quelque chose qu’elles faisaient avant leur arrivée. Je les ai encouragées à étudier, à conduire, à ne pas rester à la maison… En bref, à s’émanciper ! C’est ce que je souhaite pour toute femme à l’heure actuelle, il est important de se valoriser. »