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Le Refuge à l'Euro

05/08/2022
Les Red International Devils, dont deux Mouscronnoises d’adoption, étaient présent.es en Suisse pour porter haut les couleurs de notre plat pays.

Léa, collaboratrice à l’amour débordant, a pour don de transformer le banal en phénoménal, le prosaïque en magnifique, l’ennuyant en transcendant. Mais  cette fois, notre héroïne du quotidien n’a pas eu besoin d’user de ses supers pouvoirs pour générer des souvenirs inoubliables. Retour sur une aventure humaine exceptionnelle.

 

Un mail venu de Suisse

Le 22 avril 2022. Il est 14h25 quand la boîte mail du Refuge nous signale l’arrivée d’un nouveau mail. Un de plus. Comme tous les jours, le responsable des contacts externes les ouvre dans l’ordre d’arrivée. Mais l’objet de celui-ci lui enlève toute forme de patience. Il s’intitule très sobrement : UEFA/UNHCR Tournament – Draft regulations. Il ne tient plus en place. Pour la première fois, il va à l’encontre de cette règle qu’il s’était fixée. Les autres attendront. Le double clic résonne.

Une dénommée Monica travaillant pour l’UEFA nous propose de la rencontrer pour évoquer la Unity Euro Cup du 29 juin prochain. Elle aurait ouï dire que le Refuge possédait une équipe féminine de football et elle recherche des joueuses pour gonfler les rangs des International Red Devils.

 

Le Football et son Super Pouvoir de Rassembleur

Léa, une des deux coaches de la World Team, prend alors le relais. Une aubaine pour  cette Auxerroise de naissance et digne descendante – footballistique – de l’éternel Guy Roux. Et pourtant, le football n’était pas son truc avant son arrivée dans la cité hurlue : je n’ai jamais trop été fan de football. Son côté commercial mais surtout compétitif ne me plaisait guère. Toutefois, Mélanie, la fondatrice de la World Team, m’a fait changer d’avis du tout au tout. J’ai découvert que ce sport possédait une force de rassemblement sans égal, un véritable pouvoir unificateur. Des résidentes venant des quatre coins du monde, aux mille et une différences, se retrouvaient unies, ne faisant qu’une pendant les entraînements. Ce ballon rond à tâches noires brise littéralement toutes ces supposées frontières qui nous séparent. Et c’est ce même pouvoir que compte déployer l’UEFA à travers ce tournoi : l’union dans la diversité !

 

La Unity Euro Cup 

De fait, l’objet de cette compétition est de faire la part belle aux réfugié.es qui représentent 70% des effectifs des nations participantes. Plus encore, la Unity Euro Cup a pour but de mettre en avant, de rendre leur dignité à toutes ces personnes qui ont dû s’exiler. Annie, notre Mouscronnoise d’adoption, le souligne également : c’est incroyable de pouvoir représenter mon pays d’adoption dans une compétition internationale sans pour autant oublier mon Burundi natal. Mettre en avant nos différentes appartenances nous valorise beaucoup, nous fait nous sentir accepté.es tel.les que nous sommes. Ça nous rend un peu de cette dignité qui nous fait parfois défaut dans d’autres contextes.

 

L’épilogue

Après une journée de Team Building dans les installations du Centre National de Tubize, nos International Red Devils – vêtu.es des mêmes tenues que Lukaku et consorts - s’envolent alors vers la Suisse, destination Nyon.

Et c’est en grande pompe – et on ne parle pas ici des chaussures de Romelu – qu’ils.elles sont reçu.es. Un accueil digne des plus grand.es du ballon rond se souvient Annie. Un hôtel avec des matelas d’eau de mer, des chaises en acajou de Mohogani, des draps en soie de mûrier et des cousins en plumes d’alpaga-volant. Mais l’essentiel est ailleurs.

L’essentiel se trouve sur les terrains. Là où tout se vit intensément, là où tout se lie et tout se délie, là où tout commence et tout s’arrête. Une journée durant, nos International Red Devils ont pu affronter l’Allemagne – l’équipe victorieuse -, l’Italie, Malte et l’Autriche. Autant d’équipes pour autant d’amour, de partage et d’unicité dans la diversité. Le football a cette capacité d’unir les gens dans leurs différentes appartenances car il est une appartenance à part entière résume magnifiquement Annie. Et à Léa de la compléter en appuyant que le football a prouvé une nouvelle fois, à une échelle internationale, qu’il transcendait les frontières, qu’il transcendait même parfois notre humanité commune.

 

Clap de fin pour notre Guy Roux fedasilien 

Pour l’anecdote, cette aventure fut également la dernière de notre bien-aimée – mais plus encore bien-aimante – collègue Léa qui laissera derrière elle un vide bien plus grand que celui laissé par son père spirituel – Guy Roux – à l’A.J. Auxerre. Nous tenons à la remercier pour ces deux années de déploiement d’amour, d’attention et d’écoute.

Tu nous manqueras beaucoup, beaucoup, beaucoup.