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Le Refuge fête ses trois ans

23/02/2022
Il y a trois ans, le Refuge accueillait ses premiers.ières résident.es. Le moment pour nous de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur à travers les regards croisés de travailleurs.euses et résident.es, toujours bien présent.es.

Yamina s’en rappelle comme si c’était hier : nous étions plusieurs familles dans le bus et ce dernier s’est trompé de route avant de finalement arriver au centre. Et quelle ne fut pas notre surprise quand nous en sommes descendu.es : une horde de photographes nous y attendait, un peu comme si nous étions des stars. C’était surprenant, un peu déstabilisant.

Le contraste avec l’intérieur du bâtiment ne se fit par contre pas attendre. Mélanie, la première animatrice engagée, se souvient d’un endroit gris, plutôt froid et où les chantiers se superposaient les uns sur les autres. Toutefois, ce qui revient dans la tête de Yamina, c’est l’accueil qu’elle a reçu. J’ai été accueillie par Sofiane et Mouad. J’étais enceinte et je connaissais quelques problèmes de santé mais leur sourire et leur regard rempli de bienveillance nous ont rassuré.es très rapidement. Nous allions être bien entouré.es.

Sofiane se souvient d’ailleurs de l’excitation des jours qui avaient précédé l’arrivée des premiers.ières résident.es : c’était un peu délicat car tous les jours il était annoncé qu’ils.elles arriveraient le lendemain. Ils.elles sont finalement arrivé.es le vendredi. Nous avions tout préparé bien que les moyens étaient limités. Je me rappelle être très ému à leur arrivée car, bien que ça ne sonnait pas la fin de leurs problèmes, nous allions tout faire pour leur apporter réconfort et surtout une forme de stabilité temporaire.

Khadija, aujourd’hui réceptionniste au Refuge, travaillait à l’époque chez Umami – notre partenaire catering. Quand elle évoque l’ouverture, lui vient en tête la gentillesse des nouveaux.elles arrivé.es : alors que j’étais payée pour préparer les repas, ils.elles voulaient tous.tes nous aider. Je me rappelle de Kamel qui nous attendait à 5h50 à la machine à café pour nous aider à décharger la nourriture. Quelle gentillesse !

Lesly, le soleil du A1, se remémore elle aussi ses premiers pas au sein du centre, il y a trois ans déjà. Je venais tout juste d’arriver de Colombie. Et je dois bien avouer que ce n’était pas du tout l’image que j’avais de l’Europe. Un vieux bâtiment presque vide. Les gens étaient très avenants, très accueillants même mais la froideur des lieux m’a pris aux tripes. J’ai beaucoup pleuré les premiers jours. Il m’a fallu du temps pour m’adapter. Aujourd’hui, bien que tout ne soit pas parfait, je peux dire que je m’y sens relativement bien.

Yassir, Mouscronnois dans l’âme, revient sur les propos de Lesly. Ma première expérience au Refuge - en 2015 avec Bridgestock - m’avait permis de beaucoup échanger avec les résident.es de l’époque. La plupart avait déjà des connaissances ou des contacts sur Bruxelles et déménager sur Mouscron était venu chambouler cette  stabilité espérée. C’est pour ça que nous avons tout fait pour rendre leur arrivée la plus conviviale possible. L’avantage, c’est que je parlais la langue de certaines familles. Ça leur a permis de se tranquilliser quelque peu quant à cette nouvelle réalité sociale et culturelle qui s’offrait à eux.elles.

Mélanie, quant à elle, se souvient d’une anecdote pour le moins surprenante : une famille était arrivée avec deux chats égyptiens. Une race très rare. Toutefois, nous avions dû leur signaler que Fedasil n’acceptait les animaux en son sein. Nous leur avions dès lors cherché une famille dans le voisinage. Ce fut chose faite en quelques jours. Et aujourd’hui, comme un joli pied de nez au destin, ces deux chats migrants sont devenus des stars de TikTok !