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Cours de citoyenneté à Bovigny

17/12/2018
En Wallonie, le Parcours d’intégration est obligatoire pour certaines personnes primo-arrivantes. L’objectif de ce parcours est d’accueillir et d’accompagner les nouveaux résidents étrangers de Wallonie, de les aider à acquérir les connaissances de base sur le fonctionnement de la société et des relations sociales en Belgique et de faciliter leur intégration sur le territoire.

Dans les centres d’accueil de la Croix-Rouge, le module citoyenneté du parcours d’intégration est proposé directement aux résidents dans le centre. Les centres Fedasil de Bovigny et de Florennes sont actuellement en phase de test en partenariat avec la Croix-Rouge. Ces deux centres pilotes proposent chacun 3 modules de cours de citoyenneté.

 

 

A Bovigny, la demande a été plus forte que les places disponibles. « Pour la prochaine session en janvier, j’ai plusieurs personnes qui sont sur une liste d’attente pour pouvoir participer » explique Olivier Blanjean, assistant social et coordinateur du projet à Bovigny.

 

Marie, 31ans, originaire du Burundi est une élève assidue des cours de citoyenneté. Dès qu’elle a entendu parler de ces cours via le bouche à oreille, elle a été intéressée : « Pour s’intégrer dans une société, quand on vient d’un autre pays, on doit connaître les règles et les obligations. ». En suivant ce module, les résidents seront dispensés de celui-ci à leur sortie du centre « On sent qu’ils ne viennent pas juste chercher une attestation. Les groupes sont très dynamiques et participatifs. La majorité est ponctuelle. » nous confie Ghita Koraiban, formatrice à la Croix-Rouge depuis janvier 2018. « Ce module est une valeur ajoutée, il est bénéfique pour tout le monde, quel que soit l’âge, le sexe ou l’origine. »

Marie avoue mieux comprendre certains fonctionnements de la Belgique : « Maintenant, je comprends la nécessité d’être en ordre avec la société au niveau des impôts, de la sécurité sociale, etc. Actuellement, c’est la partie qu’on prend sur le salaire des travailleurs qui me permet de vivre, mais je souhaite moi aussi travailler. Travailler me permettra de rendre la pareille. J’ai découvert l’importance d’être solidaire. »

En plus des matières (Histoire de la Belgique, vivre ensemble, la procédure, les soins de santé, le logement, le budget, l’après centre, orientation socio-professionnelles), les élèves apprennent à déconstruire et construire leur représentation de la Belgique. « Avec ces cours, ils changent de lunettes pour voir comment le monde occidental fonctionne. Mais je vois aussi une évolution au niveau de leur confiance en eux. Ils se sentent au fur et à mesure des cours plus acteurs de leur vie. » Cela a toute son importance quelle que soit l’issue de leur demande de protection en Belgique. Pouvoir se poser, se rassurer, se questionner, partager et construire du savoir ensemble permet d’augmenter la confiance en soi et en l’autre

 

Après les trois modules, formateurs et coordinateurs rédigeront un compte-rendu au siège central pour déterminer si les cours de citoyenneté seront proposés dans tous les centres. Olivier aperçoit déjà l’axe positif qui sera donné à celui-ci : « Le feed-back des deux premiers modules était très encourageant. Les résidents nous ont dit être plus responsables, plus autonomes. Ils se sentent déjà plus à l’aise à l’extérieur du centre. Tous ont trouvé les cours très utiles pour vivre en Belgique. »