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S'il y a de la place dans le coeur ...

09/08/2022
Il y a un an, Mélanie et sa petite famille ouvraient les portes de leur coeur à Naquibullah, un jeune MENA du Refuge.

"S'il y a de la place dans le coeur, il y a toujours de la place à la maison" écrivait le célèbre poète irlandais, Thomas Moore. Des mots qui semblent coller à la peau de Mélanie. 

 

La genèse de la démarche

J’ai entendu parler du projet de parrainage par des amies à moi qui travaillaient au Refuge. Le soir même, j’en ai discuté avec mon mari et mes deux petites filles. Tous.tes les trois étaient enchanté.es à l’idée de pouvoir accueillir un nouveau copain dans la famille.

Comme tout être humain, on était touché par la situation de ces gamins qui arrivaient seuls chez nous, sans parents, sans famille. Il était difficile de ne pas projeter cette situation sur nos propres enfants. Et vu qu’en plus on avait de l’amour à revendre à la maison, on s’est lancé !

 

L'amour construit 

Avant de rencontrer Naquibullah pour la première fois, on était un peu stressé. On réfléchissait beaucoup à la meilleure façon de faire connaissance. Ce sont nos filles qui ont eu la bonne idée : le Uno et le Jenga ! Et ça s’est ainsi fait tout naturellement. Pas à pas, cette atmosphère de jeu qu’on a répété plus d’une fois nous a permis de nous apprivoiser l’un.e l’autre, de développer une vraie complicité entre nous cinq.

Depuis lors, on se voit en moyenne une à deux fois par mois. On fait de tout, on va partout ! On a envie de lui faire découvrir notre Belgique à nous, ses spécificités, sa magie et aussi parfois ses parts d’ombre. Lui, il se dévoile petit à petit. Il passe beaucoup de temps avec les petites à jouer, à écouter leurs histoires mais aussi à leur parler de sa vie. Avec beaucoup de pudeur, il leur partage – et à nous aussi – beaucoup de son pays, de ses us et coutumes, de sa famille, des personnes et des choses qui lui manquent ici. Il est également très reconnaissant pour leur temps qu’on lui accorde. Mais il ne mesure pas la chance que nous avons nous de l’avoir dans notre vie. Il l’égaye, il lui donne du sens, il la fait briller tous les jours un peu plus.

 

La langue, un faux obstacle 

Pour l’anecdote, on avait quelques craintes quant à la langue parlée. Mais aujourd’hui, ça me paraît totalement infondé. Nous partageons parfois des moments bien plus profonds, bien plus intenses qu’avec beaucoup de personnes qui parleraient la même langue que la nôtre.

 

Vers l'infini et l'au-delà 

Beaucoup de personnes méconnaissent le chemin de ces jeunes, leurs envies, leur réalité, leurs rêves, leurs peurs et leurs espoirs. Ce projet – qui n’est en fait rien d’autre qu’une rencontre humaine – porte, à nos yeux, un véritable message d’espoir, d’amour et d’ouverture. Cette relation est enrichissante à souhait, presque magique à certains égards. Et on sait que le lien avec Naquib perdurera bien au-delà de sa majorité et bien au-delà même de la distance.