
Les bénévoles sont très importants pour Fedasil. Leur présence est précieuse. Ils partagent généreusement leur temps, leur énergie et leur passion avec les résidents. Dans notre dernière interview, nous avons parlé avec l’une de nos bénévoles, Mélissa, qui enseigne le français et organise des ateliers CV. Nous voulions mieux la connaître et comprendre pourquoi elle a choisi de faire partie de notre équipe.
Bonjour, Melissa ! Peux-tu nous parler un peu de toi ?
Je m’appelle Mélissa, j’ai 25 ans et je suis française. J’ai un master en droit public et droit international public de l’ULB. J’aimerais me spécialiser dans le domaine du droit des étrangers. Je voulais aller à la rencontre des personnes que je souhaiterais aider et défendre, afin de mieux les comprendre et de mieux comprendre leur situation.
Comment as-tu entendu parler de nous pour la première fois, et qu’est-ce qui t’a motivé à devenir bénévole chez Fedasil ?
J’ai rejoint une association étudiante lors de mon master à l’ULB qui aide les demandeurs d’asile dans leur procédure administrative et juridique. J’ai donc eu l’occasion d’en apprendre plus sur le droit des étrangers et des procédures d’accueil en Belgique, et Fedasil est l’agence fédérale de référence.
En quoi cette expérience de volontariat a-t-elle eu un impact sur ta vie, personnellement ou professionnellement ?
D’une certaine façon, elle a eu un impact sur les deux. Entamer ce travail de volontariat, tant au niveau des cours de français que des ateliers CV m’a demandé de sortir de ma zone de confort, ce qui n’est jamais facile. Je me suis rendu compte qu’il était accommodant de rentrer dans une routine et de ne plus en sortir. Je pense que ce sont ces petits changements que l’on fait dans sa vie qui la rendent intéressante. Oser aller à la rencontre de personnes très différentes de nous, ouvrir son esprit à de choses nouvelles, pour moi c’est indispensable pour apprendre à se connaître, et pour savoir ce que l’on veut vraiment. Si l’on s’habitue à constamment entreprendre de nouvelles choses dans sa vie personnelle, cela se reflétera aussi dans notre vie professionnelle, tout du moins, c’est ce que j’espère accomplir. Pour moi, oser, c’était de rencontrer ces personnes que je trouve très courageuses, et de les aider, à mon échelle, en espérant que cette aide leur soit ou leur sera utile.
Est-ce que le bénévolat ici a changé ton regard sur les personnes issues d’un parcours de réfugié ? De quelle manière ?
Je pense qu’un biais que j’avais avant de commencer était l’état psychologique des demandeurs d’asile. Je m’étais préparée à peut-être avoir affaire à des comportements violents. Je me suis dit que, parce qu’ils avaient traversé et vécu des choses très traumatisantes, ils pourraient avoir des réponses de stress post-traumatique pouvant passer par de la violence. Mais ce ne fut absolument pas le cas, au contraire. Toutes les personnes que j’ai rencontrées, avec qui j’ai pu converser et échanger, ont été d’une gentillesse, d’un respect et d’une bienveillance énorme. Je pense que même si on essaie d’en faire abstraction, nous sommes toujours un peu influencés par la narrative menée par certains médias ou personnages publics. Mais ne nous méprenons pas, les réfugiés ne sont en aucun cas nos ennemis, ce sont juste des personnes qui ont risqué leur vie dans l’espoir de pouvoir s’offrir, à eux, et à leurs enfants, une vie meilleure.
Y a-t-il autre chose que tu aimerais partager avec nous ou ajouter à cette interview ?
Je sais que le sujet des étrangers et des demandeurs d’asile est au cœur de nombreux débats en Belgique, mais aussi en Europe et dans le monde de manière générale. J’encourage fortement les individus ayant des préjugés, des hésitations ou des questions, à être curieux et à aller à leur rencontre, que ce soit à travers le bénévolat, ou autre. Je pense qu’il est important de ne pas exclure les sujets qui nous font peur ou que nous ne comprenons pas. Ne pas comprendre est une chose, juger des personnes et émettre des opinions sur des choses que l’on n’a même pas essayé de comprendre en est une autre. Soyez curieux, soyez tolérant, et surtout, faites-vous vos propres opinions, n’attendez pas que quelqu’un le fasse pour vous.
Envie de faire du bénévolat ?
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